Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Cyrille et Laurence Blaud, installés dans le Nord-Deux Sèvres ont aujourd'hui le sourire, pourtant, comme beaucoup, ils ont connu des difficultés sur leur exploitation. Accompagné par Solidarité Paysans, ils aiment à dire que l'association et la vente directe les ont sauvés.

Cyrille et Laurence Blaud, installés dans le Nord-Deux Sèvres ont aujourd'hui le sourire, pourtant, comme beaucoup, ils ont connu des difficultés sur leur exploitation. Accompagnés par Solidarité Paysans, ils aiment à dire que l'association et la vente directe les ont sauvés.

 

Un équilibre précaire qui bascule

Depuis l'installation en 2005, la ferme connaissait un équilibre précaire (toxoplasmose, grippe aviaire, baisse des prix de l'agneau, explosion du cours des céréales et sécheresse...). C'est peu après l'installation de Laurence et la création de l'EARL avec le démarrage des ateliers de volailles et de porcs en transformation et vente directe que les difficultés financières démarrent. Ensuite tout s'enchaîne, des rapports difficiles avec les banques compliquent une situation déjà tendue. La conciliation bancaire demandée est refusée. Cyrille parle alors du rouleau compresseur qui se met en route.... « Dans ces moments-là, chaque jour apporte une mauvaise nouvelle supplémentaire ». En 6 mois la situation se dégrade.

 

« 6 mois c'est court, mais c'était déjà 6 mois de trop, il aurait fallu qu'on réagisse plus vite ».

Franchir le pas et demander de l'aide ce n'est pas si simple ». Cependant, la solidité de la famille et le soutien moral de l'entourage les encouragent à prendre contact avec Solidarité Paysans. De leur accompagnement avec l'association, ils retiennent, un grand professionnalisme mais aussi des qualités humaines indéniables. « Dans la difficulté, on perd tout y compris sa fierté. Ils nous ont rassurés et un lien de confiance s'est très vite installé. Le binôme bénévole-salarié de Solidarité Paysans est là pour travailler avec nous sur nos situations professionnelle et personnelle. Ils n'ont pas LA solution, ils ne font pas à notre place, c'est un accompagnement, ils travaillent à faire émerger les solutions et amorcer une réflexion. Pendant cette période, on a tout remis en question notre fonctionnement, nos orientations, nos choix techniques... »

 

Le redressement judiciaire : une solution

C'est à partir du moment où le redressement a été prononcé et grâce à un nouveau marché qu'on a pu recommencer à payer nos factures et sortir la tête de l'eau. « On a vraiment été surpris du soutien de nos clients mais aussi de personnes qu'on ne connaissait que très peu et qui nous ont envoyé des messages d’encouragement. Aujourd'hui on fait toujours attention mais on pense qu'on est sorti d'affaire ». Le plan de redressement s'étale sur 14 ans, et déjà 2 ans ont été assumés sans encombre, une fierté pour le couple qui arrive aujourd'hui à se projeter dans de nouveaux projets pour répondre à une clientèle qui se développe. Cette année 11 ha sont implantés en cultures de céréales qui auront vocation à nourrir les animaux : un pas de plus vers l'autonomie de la ferme.

 

Être prêt à recevoir de l'aide.

Quand on lui demande s'il a un conseil à donner à des agriculteurs qui sont en difficulté, Cyrille dit qu'il n'a aucune leçon à donner, si ce n'est qu'il ne faut pas attendre et qu'en même temps il faut être prêt. Aujourd'hui, même si la profession agricole connaît le plus haut taux de suicide, il le dit haut et clair « aucune situation n'est inextricable et ne vaut la peine de se supprimer ».

 

Article rédigé et propos recueillis par Emilie MORIN, InPACT PC.
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